nouvelles des ruches ...
Pollen de mauvaise qualité, dégradation des défenses
immunitaires des abeilles, extension des parasites : les apiculteurs
tirent la sonnette d’alarme selon les premières observations concernant
l’hiver 2007-2008 effectuées par le Réseau Biodiversité pour les
Abeilles. Ils comptent sur un hiver clément.
Les premières observations hivernales de terrain sur l’état sanitaire des ruches sont mauvaises.
Actuellement, les mortalités vont de 5 à 90 % des ruches. Les causes des surmortalités sont disparates. Elles sont liées à la non-maîtrise du Varroa, ce parasite qui affecte le couvain de l’abeille. Face aux traitements anti-Varroa, toutes les ruches ne réagissent pas selon le même mode et certains traitements sont inefficaces. La présence du Varroa permet alors l’arrivée de Nosema ceranae. Cet autre parasite est actuellement en voie d’extension en France. Son implantation au sein des colonies affecte les défenses immunitaires des ruches. La conséquence est fatale pour les abeilles avec l’arrivée de pathologies opportunistes (virus) très impliquées dans le phénomène de dépérissement des colonies.
L’autre
élément associé à ces mortalités d’hiver est le problème récurrent du
pollen. Sa qualité comme sa quantité ne sont pas suffisantes pour le
cheptel. La ressource pollinique a fait cruellement défaut cet été en
raison d’une météo défavorable. La pluie et l’humidité ont empêché
l’émergence des fleurs par ailleurs en régression à cause de
l’anthropisation croissante du milieu.
En effet, selon l'IFEN, la consommation d'espace augmente plus vite que
la population : de 1993 à 2003, ce sont plus de 60 000 hectares par an
(l'équivalent de 86 000 terrains de football) de terres "naturelles"
qui ont été consommé pour la construction de routes, de parkings, de
bâtiments, de logements, de décharges, de carrières, de jardins
(souvent très pauvres en biodiversité)...
Conséquence directe : la qualité des pollens est mauvaise et provoque l’effondrement des défenses immunitaires des abeilles.
Et on peut dès aujourd’hui constater des ruches mortes. Là encore, la
situation est variable selon les régions et les ruchers. Les mortalités
s’expriment particulièrement là où les abeilles subissent toutes ces
contraintes. Dans certaines ruches, malgré des réserves de nourriture,
on observe des disparitions complètes d’abeilles. Dans d’autres ruches,
les abeilles meurent progressivement de froid. Le dépeuplement partiel
de la ruche ne permet plus aux abeilles restantes de chauffer
suffisamment la ruche et de faire face aux températures glaciales.
Face à cette situation, les apiculteurs du Réseau Biodiversité pour les
Abeilles espèrent un hiver clément et court afin de limiter cette
nouvelle hécatombe des ruchers.
Rappelons que les abeilles, témoins du bon état de notre environnement, disparaissent massivement depuis quelques années victimes du « phénomène de dépérissement des abeilles » (ou « Colony Collapse Disorder » aux USA) dont les causes semblent multiples..
Le Réseau Biodiversité pour les abeilles rassemble 275 partenaires : des apiculteurs, des agriculteurs, des organisations agricoles et apicoles. Il est soutenu par des entreprises partenaires des acteurs du secteur. Il a été initié à partir de l’expérience de Philippe Lecompte, apiculture bio qui a lancé les premières jachères apicoles sur la Montagne de Reims dès 1992. En s'associant au Réseau Biodiversité, tous les partenaires affirment leur volonté de conjuguer une production apicole et agricole de qualité avec le respect de l'environnement. Conscients que la terre de demain se prépare aujourd'hui, ils s'engagent de façon concrète pour favoriser la biodiversité par une agriculture soucieuse du développement durable. Les jachères apicoles sont présentes dans 41 départements et représentent 1 000 hectares en France (Chiffres 2007).
Un hiver fatal pour les ruchers - Réseau Biodiversité pour les abeilles
L’artificialisation s’étend sur tout le territoire - IFEN
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