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AMAP La Graniho
13 avril 2008

Fraises espagnoles/ scandale écologique

<fraises_espagnoles_exigeons_la_tracabilite

D'ici à la       mi-juin, la France aura importé d'Espagne plus de 83 000 tonnes       de fraises. Enfin, si on peut appeler «fraises» ces gros trucs rouges,       encore verts près de la queue car cueillis avant d'être mûrs, et       ressemblant à des tomates. Avec d'ailleurs à peu près le goût des       tomates...
> >

> >       > > Si le seul problème posé par ces fruits était leur fadeur, après       tout, seuls les consommateurs piégés pourraient se plaindre d'avoir acheté       un produit qui se brade actuellement entre deux et trois euros le kilo sur       les marchés et dans les grandes surfaces, après avoir parcouru 1 500       km en camion. À dix tonnes en moyenne par véhicule, ils sont 16 000       par an à faire un parcours valant son pesant de fraises en CO2 et autres       gaz d'échappement. Car la quasi-totalité de ces fruits poussent dans le       sud de l'Andalousie, sur les limites du parc national de Doñana, près du       delta du Guadalquivir, l'une des plus fabuleuses réserves d'oiseaux       migrateurs et nicheurs d'Europe.

 

Il aura fallu       qu'une équipe d'enquêteurs du WWF-France s'intéresse à la marée montante       de cette fraise hors saison pour que  soit révélée l'aberration       écologique de cette production qui étouffe la fraise française (dont une       partie, d'ailleurs, ne pousse pas dans de meilleures conditions       écologiques). Ce qu'ont découvert les envoyés spéciaux du WWF, et que       confirment les écologistes espagnols, illustre la mondialisation bon       marché.

 

Cette       agriculture couvre près de six mille hectares, dont une bonne centaine       empiètent déjà en toute illégalité (tolérée) sur le parc national.       Officiellement, 60% de ces cultures seulement sont autorisées; les autres       sont des extensions «sauvages» sur lesquelles le pouvoir régional ferme       les yeux en dépit des protestations des écologistes.

 


> >       > > Les fraisiers destinés à cette production,       bien qu'il s'agisse d'une plante vivace productive plusieurs années, sont       détruits chaque année. Pour donner des fraises hors saison, les plants       produits in  vitro sont placés en plein été dans des frigos qui       simulent l'hiver, pour avancer leur production. À l'automne, la terre       sableuse est nettoyée et stérilisée, et la microfaune détruite avec du       bromure de méthyl et  de la chloropicrine. Le premier est un poison       violent interdit par le protocole de Montréal sur les gaz attaquant la       couche d'ozone, signé en 1987 (dernier délai en 2005); le second, composé       de chlore et d'ammoniaque, est aussi un poison dangereux: il bloque les       alvéoles pulmonaires.

 


>       >       > > Qui s'en soucie? La plupart des producteurs de fraises       andalouses  emploient une main-d'oeuvre marocaine, des saisonniers ou       des sans-papiers sous-payés et logés dans des conditions précaires, qui se       réchauffent le soir en brûlant les résidus des serres en plastique       recouvrant les fraisiers au coeur de       l'hiver.
>       >       > > ... Un écologiste de la région raconte l'explosion de maladies       pulmonaires et d'affections de la       peau.

 


> >       > > Les plants poussent sur un plastique noir et reçoivent une       irrigation qui transporte des engrais, des pesticides et des fongicides.       Les cultures sont alimentées en eau par des forages dont la moitié ont été       installés de façon illégale. Ce qui transforme en savane sèche une partie       de cette région d'Andalousie, entraîne l'exode des oiseaux migrateurs et       la disparition des derniers lynx pardel, petits carnivores dont il ne       reste plus qu'une trentaine dans la région, leur seule nourriture, les       lapins, étant en voie de disparition. Comme la forêt, dont 2 000       hectares ont été rasés pour faire place aux fraisiers.
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> > > > La saison est terminée au       début du mois de juin. Les cinq mille tonnes de plastique sont soit       emportées par le vent, soit enfouies n'importe où, soit brûlées sur place.       
> > > > ... Et les ouvriers agricoles  sont priés       de retourner chez eux ou de s'exiler ailleurs en Espagne. Remarquez: ils       ont le droit de se faire soigner à leurs frais au cas ou les produits       nocifs qu'ils ont respiré       ...
> > > > La production et l'exportation       de la fraise espagnole, l'essentiel étant vendu dès avant la fin de       l'hiver et jusqu'en avril, représente ce qu'il y a de moins durable comme       agriculture, et bouleverse ce qui demeure dans l'esprit du public comme       notion de saison. Quand la région sera ravagée et la production trop       onéreuse, elle sera transférée au Maroc, où les industriels espagnols de       la fraise commencent à s'installer. Avant de venir de Chine, d'où sont       déjà importées des pommes  encore plus traitées que les pommes       françaises...

 

PAR       Claude-Marie Vadrot barquette_de_fraises

> > > > Politis jeudi 12 avril       2007

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Commentaires
N
En Suisse, une jeune femme a lancé sur son blog une petition anti-fraises hors saison, pétition qui est en train de prendre une sacrée envergure… <br /> Allez-y voir. Et d'être en France n'empêche pas de signer…<br /> L'adresse, c'est http://raslafraise.ch/<br /> Et voilà !
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