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AMAP La Graniho
23 janvier 2009

la chaine verte

Pesticides : pourquoi les inquiétudes sont légitimes

L’Union des industries pour la protection des plantes (UIPP) veut rassurer l’opinion publique sur la dangerosité supposée des pesticides. Indispensables, inoffensifs, très réglementés, peu persistants, les arguments ne manquent pas pour la promotion des produits phytosanitaires. Deux experts commentent les affirmations de l’UIPP pour Novethic.

Pesticides : pourquoi les inquiétudes sont légitimes

pesticide danger GF.jpg

®Novethic

Après la sortie du rapport annuel de la Direction général de la santé et de la protection du consommateur (DG SANCO), l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP) contre-attaque. Pour la fédération, qui regroupe 19 entreprises de l’industrie des phytosanitaires, les résidus de pesticides dans les aliments ne doivent pas être source d’inquiétude. <B>André Picot</B>, toxico-chimiste, directeur de recherche honoraire au CNRS et expert français auprès de l’Union européenne pour la fixation des normes de produits chimiques, et <B>François Veillerette</B>, président du Mouvement pour les droits et le respect des générations futures (MDRGF), répondent aux arguments des porte-parole de l’UIPP.

<B>« La balance bénéfice/risque est favorable aux pesticides »

</B>Les phytosanitaires ne sont pas des produits anodins, mais ils sont très utiles, explique l’UIPP. « Aucun produit ne peut couvrir la santé du consommateur, celle de l’agriculture et celle de la plante aussi bien qu’un phytosanitaire » soutient Jean-Charles Bocquet, directeur de l’UIPP.

<B>La réponse des experts

</B>Pour André Picot, « c’est valable dans une économie de surproduction ». L’agriculture biologique prouve que les pesticides sont substituables. « L’INRA montre qu’un agriculteur peut utiliser deux fois moins de pesticides, en perdant très peu de rendement, et en faisant des économies » avance François Veillerette. Par ailleurs, une application stricte du principe de précaution supposerait qu’un risque, même infime, annihile tout bénéfice d’un produit.

<B>« C’est la dose qui fait le poison »

</B>Paraphrasant Paracelse, alchimiste du XVIe siècle, l’UIPP soutient qu’aux doses infimes auxquelles le consommateur est exposé, il n’y a aucun risque pour la santé. « Aujourd’hui, on peut détecter des quantités minimes de substances chimiques dans l’organisme. Mais il faut distinguer présence d’un produit et impact sur la santé » insiste Vincent Gros, vice-président de l’UIPP.

<B>La réponse des experts

</B>Cette affirmation est valable pour de nombreux produits mais pas pour les génotoxiques, substances qui peuvent modifier l’ADN et entraîner des cancers. C’est le cas pour un certain nombre de pesticides. « La toxicité dépend aussi de l’effet de la substance » précise André Picot. Même schéma pour les perturbateurs endocriniens : ils agissent comme des hormones, qui ont justement des effets à des doses très basses. « De petites doses de produits chimiques suffisent aussi à atteindre les systèmes nerveux et immunitaire » ajoute André Picot. C’est surtout l’exposition prolongée aux pesticides dont l’effet est encore mal connu.

<B>« Il n’y a pas de preuve de l’effet cocktail des pesticides »

</B>L’UIPP cite l’Agence européenne pour la sécurité des aliments (EFSA) et le Fond mondial de recherche contre le cancer (WCRF), qui affirment qu’il n’existe « aucune preuve épidémiologique » d’un effet combiné synergique des pesticides.

<B>La réponse des experts

</B>En effet, il existe peu de preuves… pour la bonne raison qu’il y a eu très peu d’études sur le sujet. Modéliser toutes les combinaisons possibles d’interactions de substances chimiques serait très fastidieux. « Les quelques études [voir liens] qui montrent des effets cocktails sont complètement négligées » regrette François Veillerette.
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