21 mars
AMAP de LIBRE TERRE – d’Avignon
journée du 21 mars 2009
Quelles ambitions pour notre alimentation ?
- 10H. Accueil du public. café.
Invitation faites au public d’apporter leurs douceurs briochées ou pâtissées.
□ Stand d’accueil et d’information sur le réseau des AMAP.
□ Table commune d’information des différents partenaires de cette journée.
□ Présences Artistiques et montage de la performance de Marie-Christine BEGUET
de la Confédération
- 11h30 à 13h Ouverture de cette rencontre :
· José GONZALVEZ Proviseur du Lycée F. PETRAQUE
· André LOPEZ Coordinateur ALLIANCE PROVENCE VAUCLUSE : Rappel des buts de la journée.
· Jean-Pierre MONTIGNE Représentant de l’agriculture paysanne
· Michel GONCALVES Consom’acteur/partenaire de l’AMAP de Pernes
· Stéphane BELLON Agronome – Coordinateur du programme d’agriculture biologique à l’INRA d’Avignon.
Comment s’y retrouver face à la multiplication des « qualificatifs » de l’agriculture
(on parle d’agricultures biologiques, paysanne, durable, intégrée, raisonnée, participative…)
Pour cela, une grille de lecture sera proposée et appliquée à quelques cas d’agricultures,
afin de mieux situer l’agriculture dont nous voulons et ouvrir un débat.
A cette occasion, la spécificité de l’agriculture biologique sera rappelée, en particulier autour des liens
qu’elle permet de faire entre agriculture et alimentation, entre agriculture et environnement.
Premier échange avec le public
(nous devrions enchaîner avec la participation sur les trois échelons politiques, région, département et localité)
· Jacques OLIVIER Maire du Thor et Président de la commission agricole au Conseil Général PACA.
· Max RASPAIL Conseil Général (sous réserve).
· Robert FAVIER Mairie d’Avignon
Réactions et second échange avec le public.
- 13h. Apéritif offert aux participants
Intervention et projection simultanée de Marie-Christine BEGUET*
Pascal CHARRIER, guitariste, improvisera sur cette vidéo projection.
- 13h. à 14h30 Repas tiré du sac – Convivialité du partage pour les expérimentés des circuits courts.
Et ceux qui veulent s’initier aux plaisirs de faire partager leurs cuisines en Auberge Espagnole
- 14h30 à 17h.30 Trois ateliers ou Cercle de discussion
cercle de discussion : Titre : Formation/production des métiers à rénover ?
Modérateurs : José GONZALVEZ & Caroline GREFFIER
- Présentation travaux des élèves avec Alain VILLAIN, enseignant (Stand sur les travaux réalisés)
BONNIN Laurent & PAUL Benjamin (communication des travaux d’études sur des fermes en production biologique)
Parcours découverte (par les élèves) des plantes aromatiques dans l’enceinte du Lycée.
- Participation du GRAB (Rôle et objectifs) Vianney LE PICHON, directeur du G.R.A.B
(Visite des lieux de production et d’expérimentation. Deux visites à prévoir en début et fin de journée,
- Participation des producteurs et des consommateurs
Quelle place dans la formation scolaire pour une agriculture à taille humaine et diversifiée ?
Préoccupation des étudiants sur l’avenir de ce métier, leurs attentes …
Participation : Chambre agri 84 ; Agribio 84 ; CFPPA avec Barbara MEYER ;
Lycée Agricole enseignant, Alain VILLAIN, élèves avec Laurent BONIN et Benjamin PAUL ; agriculteurs; GRAB.
I.R.A.B.E avec Dominique FLORIAN (Institut de Recherche en Agriculture Biologique pour l’Europe)
Deuxième cercle de discussion : Titre : Quelles garanties pour la certification biologique ?
Modérateurs : Vianney LE PICHON & Servane PERVERN
- Présentation de la Fédération
à propos de la certification AB ? Positionnement de cette dernière par rapport au nouveau règlement européen.
- Nature & Progrès par J.M PHILIBERT: alternative à la certification officielle.
Présentation des systèmes de garantie participatifs.
(Débats & échanges sur la question des garanties avec le public).
Participation : F.A.B ; G.R.A.B ; Nature & Progrès ; paysans avec ou sans certification.
Troisième cercle de discussion : Titre : Des paysans pour manger …. Des circuits courts pour quoi faire ?
Modérateurs : Julie CAUBEL & Vincent DELAHAYE.
A vrai dire, c’est le cœur du sujet de cette rencontre, pour placer les « ambitions » dont nous souhaitions débattre.
La société civile organisée selon plusieurs formes et formats entre soutien par l’économie solidaire et /ou projet de réinsertion sociale, se fait la garante d’une nouvelle économie de consommation locale des produits agricoles.
D’autre part, les réseaux de distribution (BIOCOOP et magasins spécialisés) importent en moyenne 60% de leur vente en produits frais. Ce décalage n’est pas comblé par les producteurs locaux mais leur nombre ne cesse de se réduire.
Pourquoi une telle disproportion entre l’offre et la demande ?
Carence de produits issus de l’agriculture biologique alors que la demande ne cesse de s’accroître ?
Projet de relocalisation à entreprendre en direction des producteurs locaux.
Invitation et sollicitation pour permettre des reconversions des « exploitations » vers le BIO : Utopie ou amorce d’une issue pour demain ?
Prise de conscience des risques liés à nos choix de consommation … une clairvoyance partagée avec le mode agricole ?
Que pouvons-nous attendre du soutien des politiques locales pour conserver un tissu agricole viable autour des centres urbains ? Le débat est ouvert….
Participation des différents acteurs sur le terrain local : Le Collectif Manger sans paysans.
Le réseau des AMAP par ALLIANCE PROVENCE, Le réseau des Jardins de Cocagne avec SEMAILLES, le Mas de Carles,
Coopérative Européenne Longo Maï, à Saint-martin de Crau, la ferme pédagogique de l’Oiselet, à Sarrians.
La coopérative de producteurs ( La Banaste
Producteurs indépendants sur la ceinture verte d’Avignon, le jardin de la Coupe
L’Association Solidarité Paysan.
- Invités également à cet échange :
André BERNARD Vice-président de la Chambre
un représentant de Bienvenue à la Ferme
- 18h. Lecture du Manifeste par Dizzylez**, suivi de son concert.
Présentation du Collectif : Confédération des artistes enragés
Lecture de leur manifeste (similarité de leur démarche avec celles des réseaux alternatifs autour de l’agriculture
pour sauvegarder leur autonomie et faire entendre leur différence).
- Le Théâtre FORUM interviendra à deux reprises entre 14h30 et 15 h30 et entre 16h30 et 17h30.
pour interpeller et amener le public à s’exprimer librement.
- 19h Nous vous proposons une prolongation autour d’un repas bio et végétarien.
Préparé par la cantine associative du Fenouil à vapeur.
Important : sur réservation uniquement
Deux groupes de musiciens animeront cette soirée.
- La veille au soir - Jazz manouche
- second groupe : pour danser (info à venir)
- Laure DONNAT (sous réserve): Chant (Initiatrice de la Confédération
Permission de minuit.
* Marie-Christine BEGUET est artiste plasticienne, peintre et illustratrice. Elle réalise de performances avec improvisations
musicales, installations vidéo aux sources d’inspiration figuratives ou abstraites.
Projection de « Ondes » clip vidéo de 17 mn (en continu) réalisé à partir de séquences captées en milieu naturel et urbain.
** DIZZYLEZ, une belle rencontre de passionnés : une basse jazz, l’énergie du rap et des machines et les couleurs d’un vibraphone.
On navigue entre le slam et le rap, des textes riches portés par un flow limpide.
(Côté musique, on est plutôt dans l’épure....une épure classe et colorée, ponctuée par des envolées virtuoses.)
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ATELIER enfants - Animations par :
- Annick TREMEL & Sylvie AUDUREAU. (AMAP de Libre Terre) Atelier laine
- BIOCANTOCH’ avec Delphine DELACOUR (AMAP de Pernes) QUOI FAIRE DES LEGUMES AVANT LE COMPOST ?
- Ferme de l’Oiselet (en discussion)
- AMBA (Artiste multidisciplinaire et pour l’occasion maquilleuse publique.)
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Sur le fond…
Une moyenne de 6% de producteurs en BIO, ce qui suppose complémentairement 94% de production conventionnelle.
Nous ne pouvons ignorer cette équation sans nous remettre simultanément en cause.
Nous ne pouvons nous affranchir les uns des autres, sauf à refaire le monde sans mesurer sa réalité comptable.
En supposant, que l’alternative à l’épuisement chronique des sols (par méconnaissance des cycles naturels, pour faire court),
à l’investissement démesuré pour permettre des récoltes moyennes ou forcées par l’artifice de la chimie.
Rend nos paysans assujettis à l’industrie chimique, aux semenciers, à la limitation des savoir-faire, aux surendettements qui est la caractéristique de la domination qu’ils subissent pour continuer à exister.
Sans parler des aides ou subventions qui n’apportent pas les solutions pérennes à d’agriculture. (tous secteurs confondus)
Seulement, pour dégager une marge (qui constitue souvent un salaire), un fragile équilibre que les directives politiques soutiennent tout aussi artificiellement.
Cette marche forcée ne permet pas au monde paysan de s’acquitter de ses tuteurs institutionnels, industriels et financiers.
Les démarches citoyennes, aujourd’hui offrent une alternative sérieuse pour se débarrasser des chimères qui entourent
les perspectives agricoles officielles.
Une opportunité, mais pas seulement pour rendre un peu d’espoir et de latitude dans la grande inquiétude de la paysannerie moderne.
Nous n’avons pas de solutions globales, ni même la prétention d’être un remède « à la crise agricole » depuis le temps, nous aurions mérité un nobel. Mais, ceux que nous désignons comme consommateur, deviennent par leur engagement responsable des partenaires d’un nouveau mode de consommation avisée, susceptible et exigeant sur la qualité. C’est le cas pour les familles engagées à travers le réseau des AMAP, mais d’autres alternatives, également exigeantes soutiennent des projets agrobiologiques.
Nous pourrions tenter ces expériences à de plus grandes échelles dans notre territoire « de proximité » en commençant par échanger
nos pratiques, nos façons de voir, mais, surtout cesser de nous ignorer en demeurant de part et d’autre comme deux mondes inconciliables.
Si l’on doit se fier aux règles des pourcentages, il est à ce jour certain, que nous ne faisons pas le poids économique
pour se sentir altier. Néanmoins, la spirale des chiffres ne saura pas délimiter à un simple effet de mode où une petite parcelle
de la société prendrait en compte cette attente.
La démarche de qualité et l’exigence de transparence vont devenir un enjeu sans retour possible.
La société civile est en train de dépasser les conventions selon lesquelles elle peut tout accepter sans analyse.
Le mode paysan devra s’adapter à cette exigence sous peine de faillir à l’essentiel.
Nous devons espérer que ce faible pourcentage de paysans résistants « au progrès et à ses standarts » soit rejoint par tous ceux qui n’ont pas encore trouvé le biais, la confiance, la détermination pour expérimenter une autre manière de rester paysan sans se fourvoyer dans le compromis proposé par la P.A
C’est cette invitation à voir les choses autrement que nous vous proposons aujourd’hui.
C’est aussi un appel à moins d’intolérance et à davantage d’écoute pour finalement essayer de se ressembler.
Pour résister sans se conformer, nous avons à partager un métier, ou devenu comme tel.
Être paysan ce n’est pas s’affranchir de la terre, c’est vivre en harmonie avec elle, s’exonérer de l’idée d’exploitation.
Cette question doit aussi faire l’objet d’un débat sur le ressenti qui anime les différents courants.
Pour le coup, nous cherchons d’autres dimensions sur lesquelles débattre.
La dimension économique n’est qu’un des éléments pour nous opposer en BIO et NON BIO, trop souvent cette seule alternative arrive à bloquer tout dialogue. Et nous revenons constamment sur le point de départ, saurons nous dépasser ce clivage pour admettre qu’une autre voie est indispensable à inventer ?
Nous ne pouvons avancer séparément,
Quelles ambitions pour notre alimentation ? N’a pas d’autre prérogative à imposer.
Elle met en place durant cette journée, les différents partenaires qui composent cet échiquier complexe.
Ce sera à chacun d’entre vous de donner un sens ou une perspective de construction et pour le mieux un début de concertation
à notre échelle.
André LOPEZ
21.02.2009