Les prêcheurs de l'Apocalypse : quand l'écologie perd la raison

Ce soir 22h45 sur L'A2

Documentaire de Jérôme Lambert et Philippe Picard (France, 2008). 50 mn. Inédit.

Voilà un documentaire qui, sur le papier, avait tout pour titiller la curiosité. Son programme ? Prendre à rebrousse-poil l'unanimisme actuel sur l'écologie et démêler le vrai du faux sur « l'impératif écologique ». Programme ambitieux, et salutaire, à l'heure où le citoyen est saturé de catastrophisme et d'injonctions à « verdir » son mode de vie sans en comprendre toujours les enjeux. Et puis, se disait-on , un peu de politiquement incorrect ne ferait pas de mal.

Hélas, Les Prêcheurs de l'Apocalypse ne tiennent pas leurs promesses. Pis, ils ca­ricaturent le débat et reproduisent les méthodes qu'ils entendaient dénoncer : face à certains discours sim­plistes de l'écologie, ils se contentent de dérouler certains discours simplistes... de l'anti-écologie. Ainsi en va-t-il de la définition même de l'écologie politique vue par Jérôme Lambert et Philippe Picard (et surtout, par Jean de Kervasdoué, auteur de Les Prêcheurs de l'Apocalypse, ouvrage qui a inspiré le film) : une idéologie qui fait triompher la défense de la planète au détriment de l'homme, refuse le progrès et la science et aspire à un retour en arrière et au mode de vie de l'âge de pierre... La preuve ? Les biocarburants et les OGM ! Malheureusement, sur ces deux sujets, le documentaire se contente de livrer des contrevérités (les premiers à avoir alerté contre les dangers des biocarburants ont en effet été... des écologistes !) ou les arguments des militants pro-OGM sans débat (et en oubliant d'aborder LA question posée par les OGM : celle de la privatisation du vivant).

Dommage, d'autant que certains des intervenants interviewés (notamment le généticien Axel Kahn ou le chercheur australien Peter Langridge) méritaient bien mieux...

Weronika Zarachowicz

Télérama, Samedi 14 février 2009

. 

Comments

[Sébi]

Zut alors, j'espérais que le documentaire fournirait des arguments pour me rassurer, moi qui souffre d'éco-anxiété... mais ça semble mal barré.